Un cycle de conférences pour comprendre

En mai, s’est tenu un cycle de conférence, qui après les événements douloureux qu’à vécu la France, semblait nécessaire afin d’éviter les amalgames.

Comprendre que les invasions n’en ont jamais réellement été, mais que les migrations ont toujours existé et qu’elles sont plus enrichissantes que pillardes… Il a été également des réseaux sociaux, un endroit ou l’on peu s’exprimer en toute quiétude, des réseaux qui semblent fédérateurs mais qu’en est-il vraiment quand on franchi le cap du virtuel ou réel…

Il est bien dommage de voir que finalement, peu de gens se sont déplacés pour ouvrir les débats.

Marcoing : Les réseaux sociaux changent-ils notre rapport aux événements ?

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David-Jonathan Benrubi, Directeur de la Médiathèque de Cambrai, a invité Gaël Villeneuve, Docteur en sciences politiques, chercheur au laboratoire Communication et Politique du CNRS et enseignant chez ISCOM, pour décrypter l’après Charlie sur les réseaux sociaux.

 

Comment les citoyens ordinaires se sont retrouvés, affrontés ou rassurés sur ces réseaux après les attentats qui ont touché la France le 7 janvier puis le 13 novembre 2015 ?

Il faut savoir, comme le rappelle David-Jonathan, que : « facebook, c’est 1.59 milliards d’abonnés dans le Monde, dont 30 millions en France, et Twitter, 307 millions dans le Monde, 6 millions en France. » Gaël précise « Régi par le 1er amendement, on peut tout dire sur les réseaux sociaux mais ensuite, il y a des procès »

Si quelques heures après les attentats, les hashtags, #jesuischarlie, #charliehebdo, sont apparus sur twitter, si sur facebook les photos de profil sont devenues noires, qu’en est-il réellement ?

Sur facebook, d’ordinaire cloisonné, les groupes n’ont pas d’interaction entre eux, et sur twitter, antagoniste, les gens s’affrontent. Après Charlie, il y a eu une désectorisation : sur twitter, tout le monde se retrouvait sous #jesuischarlie, sur facebook, il y avait besoin d’union, de communication, face à l’incompréhensible jusqu’au 12 janvier et la Une de Charlie qui a sonné le retour à la vie réelle. Les #jenesuispascharlie ont commencé à apparaître avec beaucoup de virulence.

« Dans les rassemblements, il n’y avait pas d’union, on avait l’impression de faire sa BA. » dit un auditeur. « Avec une IP c’est l’extinction de la liberté ! » lance un autre. Le web a changé notre manière d’appréhender les événements et les politiques l’ont compris, et se doivent de l’observer pour mieux comprendre ce que nous attendons et nous amener à voter.

Les Rues-des-Vignes : Notre civilisation est elle menacée comme Rome le fut jadis ?

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David Jonathan Benrubi a invité Thomas Lienhard, Maître de conférences à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne pour une passionnante conférence sur la question migratoire, à l’archéo’site.

 

Ces derniers mois dans l’actualité, de nombreuses personnalités politiques ou simplement médiatiques, font référence à Rome et aux grandes invasions barbares qui auraient provoqué sa chute. Rome est devenue un point de référence important dans notre société qui se sent en crise, avec une crise d’identité qui serait liée à l’immigration des dernières décennies.

Geert Wilders, député néerlandais, parle de menace de horde incontrôlées d’immigrants comme en 406, lors du gel du Rhin, où des peuples barbares ont pris les romains par surprises et effectué des raids dévastateurs.

En juillet 2015, le 1er ministre Hongrois, Viktor Orbán, parle de parallèle inquiétant entre l’antiquité tardive et notre temps. Marine Le Pen pense que l’invasion migratoire que nous subissons n’aura rien à envier à celle du 4ème siècle et aura peut-être les mêmes conséquences. Selon Eric Zeimour les grandes invasions sont remplacées par des bandes de roms, de maghrébins, d’africains qui dévalisent et violentent.

Pour Elisabeth Levy la fin de l’union européenne est aussi inéluctable que celle de l’empire romain en raison de la question migratoire.

Selon Thomas Lienhard : « Parler des grandes migrations barbares à la fin de l’époque romaine est une erreur, car elles n’ont pas existé, des peuples entiers venus de loin, traversant l’Asie et l’Europe pour anéantir les peuples romains, les historiens n’y croient plus. De nombreux autres facteurs ont été évoqués : la lourdeur des impôts, le manque d’innovation ou la négligence de l’équipement militaire. Les conflits du 7ème siècle ont affaibli Rome.L’immigration à la fin de l’antiquité serait de l’ordre de 3 % selon les sources historiques, rappelons qu’elle est de l’ordre de 6 à 8 % actuellement». Les responsables de la crise seraient donc à rechercher ailleurs.

Pour en savoir plus

Bruno Dumézil historien spécialiste du Haut Moyen Age : Les royaumes barbares en Occident, avec Magali Coumert, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2010

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