Que j’ai eu la chance de croiser grâce aux Scènes du Haut-Escaut, car elle était à Marcoing où bêtement je n’avais pas pris mon sac mais juste mon appareil et voilà du coup ni une ni deux, direction Majuscule Librairie Bonduelle à Cambrai pour commander les livres dispo dès la semaine prochaine!!
Parce qu’à moi, elle m’a bien donnée envie et je suis certaine que vous aussi, vous allez craquer!
Mais avant tout revenons à sa venue 😉 c’était dans le cadre d’animations, autour des boîtes à livres, proposées par les SHE.
» On a des boîtes à livres dans les villages, ça tourne donc elles sont à disposition : vous pouvez prendre des livres, les garder en ramener d’autres, vous pouvez même écrire des petits conseils de lecture. Dans les villages y’a beaucoup d’isolement, un manque de mobilité que nous constatons au quotidien. Il est donc important d’inviter des auteurs dans le monde rural. Et nous proposerons régulièrement des animations autour de nos boîtes. » assure Josy coordinatrice des Scènes du Haut-Escaut( SHE).
Je fais un peu de pub aussi pour le journal dans lequel j’écris pour le moment, c’est un journal local hebdomadaire qui s’appelle l’Observateur du Cambrésis et ils m’ont laissée parler des boîtes à livres :
Voilà maintenant vous savez où trouver les boîtes à livres dans le coin et comment ça fonctionne, vous n’aurez plus d’excuse! Peut-être même vous y verrez les romans d’Amandine…
A savoir la prochaine inauguration d’une boîte à livre, ce sera le Mardi 29 août ! A Ribécourt-la-Tour, près de l’église dès 14h30 : Scène ouverte avec des artistes de la région, moment convivial autour d’un café!!
Si vous n’étiez pas à Marcoing, vous pourrez quand même rencontrer Amandine à Raillencourt Sainte Olle, le samedi 7 octobre à 15h pour N’oubliez pas de lui parler de moi, La Générale d’Imaginaire. Amandine et SaSo posent un des yeux d’aujourd’hui sur le conflit d’hier que l’on appelle « la Grande Guerre… Je vous en reparlerai bien sur!
Mais on s’éloigne de notre sujet qui est : Qui est Amandine Dhée ?
Je vous mets en amuse-bouche l’extrait où Amandine nous lit un passage du roman « Tant de place dans le ciel, escapade dans les villages de Mons »
c’ est un livre de commande, en tant qu’écrivaine je réponds à des commandes d’écriture dont le principe est de passer du temps sur un territoire se rendre disponible sur ce territoire et être à son écoute. Cette fois c’était au moment ou Mons était capitale Européenne de la culture « Mons 2015 » une grosse machine pour voir comment cela était reçu dans les campagnes. Je vis moi même dans un village dans les Flandres donc ça m’intéresse.
Et bien comme vous l’aurez compris c’est une écrivaine de ch’Nord! Voyons comment Amandine se définit et comment elle a commencé :
Je suis écrivaine, certaines se définissent AuteurE voire autrice, moi j’aime aussi dire que je suis escrivaine un mélange d’escrime et d’écriture clin d’œil mais c’est aussi parce que c’est aussi une bataille de s’autoriser à écrire. A la base je ne pensais pas devenir escrivaine, j’ai commencé à écrire via les scènes ouvertes
Alors le principe des scènes ouvertes :
Dans la rue, dans le métro, dans un café, dans un théâtre…, on crée une scène ouverte. Il y a quelqu’un qui anime cette scène et qui veut, se lève et vient partager un texte que il ou elle a écrit. Ce sont des moments précieux de libre expression et les textes qu’on a au fond du tiroir peuvent enfin être entendus. Il y a un double engagement on vient lire un texte que l’on a écrit, mais on est aussi là debout avec son corps, c’est une sacrée expérience, la 1ère fois j’étais tremblotante. Le tout étant que le plaisir surpasse la peur. Pour moi ça a été un moment super important
A savoir, Il y aura 2 scènes ouvertes en août le 26 lors de la fête de l’eau à Noyelles-sur-Escaut à 17 h 30 et le 29 à Ribécourt à 14h lors de l’inauguration de la boîte à livres, on va travailler avec Romain Mallet.
Il y a besoin de ces espaces et dans ces scènes il n’y a pas de professionnels et ça circule une fois on est dans le public puis sur scène
Moi j’ai commencé comme ça, c’est là que c’est confirmé mon envie d’écrire et c’est là que j’ai rencontré des gens, qui comme moi, aimaient écrire et petit à petit je me suis rapprochée de la compagnie La Générale d’imaginaire qui est dans l’oralité et l’Art de la parole et petit à petit j’ai rencontré la maison avec qui je travaille depuis 7 ans la Contre Allée.Du coup cette dimension d’oralité se retrouve dans mon écriture qui est assez rythmée et fragmentaire. Je garde un contact avec la scène et l’Art de la parole parce que ce sont souvent des textes qui ont été adaptés aussi avec des musiciens ou musiciennes : « La femme brouillon » je le joue avec un violoncelliste qui s’appelle Timothée Couteau celui d’avant « Et puis ça fait bête d’être triste en maillot de bain » avec SaSo
Dans mes textes, j’utilise souvent des fragments de ma propre histoire, j’ai envie de dire que ce sont des récits de cape et d’épée, je raconte beaucoup de batailles, et là je raconte ma dernière bataille qui est : devenir mère quand on est féministe. Je raconte ce qui m’a traversée en tant que féministe et ce que j’ai vécu dans cette expérience de la maternité, à la fois moi ce que cela a bouleversé à l’intérieur mais aussi, la façon dont le regard des autres a changé. J’ai eu le sentiment que cette expérience de la maternité fonctionnait un peu comme un révélateur au sens physique du terme, elle révèle d’autant plus la façon dont on présume du corps des femmes, de leurs désirs, de leurs pensées. Jai vécu ça de manière très intense et j’ai eu besoin d’exprimer cette colère là. Pour autant j’ai aussi essayé d’exprimer la joie de la rencontre avec cet enfant. Je me retrouvait coincée entre 2 discours : le dominants où la maternité est un moment de bonheur, la maternité qu’on aime bien nous vendre, tout le monde est heureux et épanoui, et le discours féministe qui voit la maternité comme une oppression des femmes, un piège. J’ai eu besoin de me frayer un chemin entre tous ces discours et la femme brouillon c’est ça en fait : la maternité c’est pour les autres, il va me manquer un truc et à l’issu du livre la femme brouillon est revendiquée et laisse batailler toutes ces identités!
EXTRAIT Et puis ça fait bête d’être triste en maillot de bain
EXTRAIT 1 La femme Brouillon
Il m’a fallu 1an, j’ai pris beaucoup de notes, il a fallu aussi que je m’autorise à écrire sur ce sujet de bonne femme la maternité n’est pas un sujet très légitime en matière de littérature.
« Et puis ça fait bête d’être triste en maillot de bain. » je parle depuis ma naissance a l’âge adulte je raconte les différentes batailles que ce soit dans mon milieu familiale à l’école dans le monde du travail et puis petit à petit pour devenir écrivain.
EXTRAIT 2 La femme Brouillon
Pêle-mêle des réponses aux questions posées par le public auxquelles la jeune femme a répondu avec simplicité et spontanéité :
J’écris souvent le matin très tôt ou le soir très tard, ces moments de disponibilité nécessaires.
J’aime écrire dans des cafés avec ce bruit blanc qui est très agréable, il faut des cafés sympa qui vous laisse rester longtemps en consommant un café. Je préfère écrire en continu tous les jours plutôt que d’écrire et y revenir 10 jours plus tard. Quand on écrit ce n’est pas seulement devant une feuille blanche ou un ordinateur, parfois me vient une fulgurance, je dois écrire une phrase sur un ticket de métro, un ticket de caisse, un post-it.
J’aime quand on me dit que mon écriture est fluide, parce que derrière le labeur, j’arrive à rendre la fluidité.
Rares sont les écrivains qui vivent de leur plume, moi je vis de mes droits d’auteur, des commandes d’écriture, des ateliers, des rencontres comme aujourd’hui. Je joue également dans un spectacle « Les gens d’ici » et j’opte pour un mode de vie simple.
Trouver sa maison d’édition, c’est compliqué mais j’ai eu la chance de rencontrer la contre allée via la Générale d’imaginaire. C’était lors d’une scène ouverte ou j’ai lu « Du bulgom et des hommes » un texte que j’avais écrit et qui a eu de bons échos.
Vraiment j’ai eu très envie d’acheter tous ses livres, tellement j’ai trouvé le ton juste, c’est fluide et oui pour le coup je peux le dire, et ça me parle comme ça doit parler à beaucoup de femmes et d’hommes aussi comme l’a si bien Josy. Ça fait du bien aussi de voir quelqu’un qui met des mots justes, qui ose écrire ce que nous ressentons tout bas. On a envie de la suivre dans ces campagnes et de l’écouter nous raconter. Bref je commence par 2 puis sûrement 2 autres 😉 Si vous avez lu les romans d’Amandine, écrivez moi un petit commentaire pour me faire part de votre avis!
Merci Amandine pour ce joli moment, on n’en a oublié la pluie parce que la chaleur, la simplicité, l’authenticité qu’elle renvoie nous a fait un bien fou!