D’en bas, parce que vue par les oubliés, ceux qui n’ont pas souvent la parole, ceux qu’on ne voulait pas voir, mais sans qui cette sale guerre n’aurait jamais été menée à bien! La guerre racontée par les soldats en première ligne, les infirmières, les habitants, les enfants, les prostitués mais surtout la guerre à travers les yeux des étrangers Indiens, Africains, Chinois, Portugais, Néo-Zélandais, Égyptiens …venus combattre aux côtés des français, britanniques et canadiens, Australiens et Américains.
Un peu plus de 80 personnes étaient réunies pour assister à ces lectures concert! Monsieur Gérard Allart, Maire de Villers-Guislain a fourni vidéos et documents pour que ce spectacle soit encore plus proches des habitants de la commune et des alentours.
Françoise Barret, conteuse et historienne, accompagnée d’Isabelle Bazin accordéoniste et chanteuse nous a donnés des frissons!
Nous savions que cette guerre avait été une boucherie, que les hommes étaient de la chair à canon, mais nous ne nous attardions pas sur le ressenti des gens qui ont vécu cette période, cette horreur.
A travers de nombreux ouvrages, lettres, témoignages et documents, elles nous ont plongés dans l’horreur.
Monsieur le Maire vous explique mieux que moi :
Aviez-vous seulement pensé qu’en 1917 il n’y avait pas la télé, pas d’internet et donc impossible de savoir ce qui se passe à l’autre bout du monde, alors quand Fabienne lit les lettres de Sun Gan, on comprend qu’il n’avait jamais vu d’Africain, ces « hommes à la peau brûlée, aux lèvres rouges et aux dents blanches » que pour lui français sont « blancs »
Les lettres du Caporal Bâ éditées en 1923 à Hanoï et les extraits de différentes lettres de soldats indiens éditées par Douglas Gressieux : Sher Bahadur Khan, Firoz Khan, Balvant Singh, Kala Khan, Muhammed Ali Khan, nous démontrent à quel point ils arrivent dans un monde inconnu, à la difficulté de la guerre, s’ajoute cette neige et ce froid qu’ils supportent difficilement » En France, les arbres n’ont pas de feuille, il fait froid, tout est blanc, l’eau est dure comme du verre. »
Les sénégalais aussi devait l’hiver vivre dans des baraques en bois dans le sud de la France parce que beaucoup mouraient de maladies dues à leur faible résistance au froid. C’est d’ailleurs le livre de Lucie Cousturier « Des Inconnus chez moi » 1920 qui parle le mieux de ces hommes venus combattre à nos cotés et pourtant, ils n’étaient pas encore traités de la meilleure des façons. Ils ne pouvaient pas parer le français et une sorte de langage leur était destiné où des verbes leurs étaient interdits, le genre…
Le français tel que le parlent nos tirailleurs Sénégalais. Edition des Armées, Paris 1916
Extrait :
36e leçon : feu à volonté
Tirailleur y en a garde à vous, arme au pied,
Quand y a faire feu à volonté,
Chef y a commander : « Feu à volonté ».
Tout le monde y en a présenter l’arme,
Y en a charger fusil,
Ensuite chef y en a donner hausse et objectif.
Quand chef y en a dire : « commencez le feu »,
Tirailleur y en a commencé tir.
Y en a tirer cartouches comme y en a vouloir.
Jusqu’à chef y en a dire : « Cessez le feu ».
Elles parlent librement des prostitués, filles de joie qui venaient relever le moral de troupe et pas que… Le fameux BMC Bordel Militaire de Campagne
Des infirmières qui apprenaient sur le tas! Comme la jeune Vera Brittain : Dès l’été 1915, elle reporte ses études, au bout d’un an, pour travailler comme infirmière volontaire pendant la plus grande partie de la Première Guerre mondiale, d’abord à Buxton puis à Londres, à Malte et en France, notamment au camp d’Etaples dans le Pas-de-Calais. Son fiancé Roland Leighton, ses proches amis Victor Richardson et Geoffrey Thurlow ainsi que son frère Edward Brittain y trouvent la mort. Leurs lettres des uns aux autres sont réunies dans le livre Letters from a Lost Generation.
en 1933, elle publie l’œuvre qui la rend célèbre, Testament of Youth (Mémoire de jeunesse), un énorme succès pourtant non traduit!
La guerre proche de nous les exodes, les visions d’horreurs, le sang, l’odeur pestilentielle due aux cadavres. L’horreur que l’on n’apprend pas forcément dans les cours. Comment imaginer cela de nos jours.
Écoutez plutôt :
Pensons aux réfugiés syriens qui vivent cette horreur, mettons-nous à leur place, ils partent quittent tout sans savoir si ils reviendront un jour, ils perdent tout comme nos anciens pendant la guerre…
Ce spectacle a été proposé par la commune de Villers-Guislain et les Scènes du Haut-Escaut
Les prochaines dates des SHE que vous pouvez retrouver sur leur Facebook et sur leur site
Le 25 novembre à 20h30 à la salle des fêtes de Gouzeaucourt Partons pour Pluton Un spectacle déjanté
Le 3 décembre à Les Rues-des-Vignes 16h retrouvez Sophie Forte et Thibaud Defever pour Presque Nous Un tandem en Chansons
Le 10 décembre à 16h en l’Église de Noyelles-sur-Escaut ce sera un merveilleux concert Gospel avec Esprit Gospel